Parlons mobilité

Engagés dans la transition énergétique

Les ascensoristes ont fait du développement durable un enjeu central de leurs innovations, parvenant à réduire de façon spectaculaire la consommation énergétique de leurs produits. La rénovation des ascenseurs anciens s’impose désormais non seulement pour permettre leur longévité, mais aussi pour accompagner la transition énergétique de notre société.

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La rénovation d’un ascenseur ancien permet de diminuer de 65 % sa consommation

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Les nouveaux types d’ascenseurs permettent de consommer cinq fois moins d’énergie que dans les années 1960, avec en moyenne une consommation de 650 kWh par an

"La ville dense permet de diminuer la consommation énergétique et les impacts associés"
Bruno Peuportier
Directeur de recherche au Centre d’efficacité énergétique des systèmes (CES)

En quoi la mobilité, notamment verticale, s’inscrit-elle dans les enjeux de développement durable ?
Le développement durable consiste à répondre aux besoins d’aujourd’hui tout en préservant les générations futures en matière de ressources, de santé et de biodiversité. Les mobilités sont au cœur de ces défis, en lien avec la transition énergétique et la réduction des émissions de polluants. La mobilité verticale s’inscrit dans cette exigence.

De quelle façon les ascenseurs peuvent-ils participer à la transition énergétique ?
Les ascenseurs ne rejettent pas directement de CO2 dans l’atmosphère, mais la production de l’électricité consommée engendre un impact sur l’environnement. L’enjeu réside donc dans la sobriété des appareils car l’énergie la plus                 « propre » reste celle que l’on économise ! L’ascenseur est une variable à prendre en compte lorsque l’on cherche à optimiser le bilan énergétique d’un bâtiment. Le bénéfice est environnemental mais également social, par la réduction de la facture énergétique.
La densification urbaine est souvent présentée comme bénéfique en termes d’impact environnemental. Quel est votre point de vue ?
L’étalement urbain a contribué à démultiplier les trajets, notamment en voiture. La ville dense permet à l’inverse de diminuer la consommation énergétique et les impacts associés, surtout lorsqu’elle est conjuguée à une vraie politique de transports.
Le CES mène actuellement une étude comparative de morphologies urbaines entre l’habitat collectif type R+6/7, l’habitat intermédiaire et les maisons individuelles. Et les premiers résultats confirment les bénéfices environnementaux de la ville dense.

Moins les villes s’étalent et plus elles améliorent leur empreinte écologique. À ce titre, les ascenseurs jouent un rôle essentiel dans le développement des villes verticales, plus compactes et durables. Mais les ascenseurs accompagnent aussi la transition énergétique par les innovations et solutions technologiques proposées ! Que ce soit dans la modernisation du parc existant ou dans l’installation d’appareils neufs, les ascenseurs tendent vers plus de sobriété.

Éclairage, moteur, boîtes à boutons… L’ascenseur concentre plusieurs sources de consommation d’énergie. Pour optimiser ses performances énergétiques, les entreprises du secteur ont fortement investi dans la R&D. La rénovation d’un ascenseur ancien (de plus de vingt-cinq ans) permet de diviser quasiment par trois sa consommation, passant de 3 400 kWh en moyenne à 1190 kWh par an. Les ascenseurs anciens modernisables représentent une diminution potentielle de 25 % de la consommation globale du parc. Ces projets doivent être encouragés auprès des propriétaires et des bailleurs sociaux. Ils mériteraient la création de certificats d’économie d’énergie dédiés (CEE).

Par-delà l’enjeu des rénovations, la conception de nouveaux types d’ascenseurs permet de consommer cinq fois moins d’énergie que dans les années 1960, avec en moyenne une consommation de 650 kWh par an. Un objectif ? Parvenir à terme à l’autonomie énergétique des équipements.

Pour atteindre de telles performances, les entreprises se sont appuyées sur de nombreux leviers : éolien, solaire, régénération de l’énergie, stockage dans les batteries, adaptation instantanée aux conditions d’utilisation, mise en veille systématique lorsque l’ascenseur est à l’arrêt et généralisation de l’éclairage par LED. D’autres axes ont été appréhendés pour limiter l’impact écologique des ascenseurs, comme les matériaux éco-responsables ou l’optimisation de l’espace mobilisé au sein des constructions.

La Fédération souhaite travailler avec les parties prenantes pour que la performance énergétique des ascenseurs soit associée à l’évaluation de celle des bâtiments.