Parlons mobilité

Une mobilité à la hauteur de nos villes

Nos villes sont de plus en plus complexes, se déployant sur plusieurs niveaux, imbriquant transports, centres commerciaux, immeubles… Dans ce contexte, la mobilité verticale joue un rôle croissant. Elle est une composante de nos modes de vie et doit être repensée au sein de nos politiques urbaines.

60%

En métropole, 60% des Français vivent au sein des pôles urbains¹

8/1000

Moins de 8 ascenseurs pour 1000 habitants en France en 2015

"L’adaptation des morphologies urbaines tout en préservant l’identité des villes est l’un des principaux enjeux de la verticalité"
Didier Mignery
Architecte. Créateur du label « Upfactor Surélévation », pour aider les copropriétés à financer leur rénovation énergétique par la surélévation.

La verticalité est-elle une donne incontournable de la croissance urbaine, et pourquoi ?
La verticalité est l’un des questionnements mythiques de l’architecture et de l’urbanisme. La plupart des défenseurs de la centralité et de la densité des villes contemporaines décèlent dans la croissance verticale l’opportunité de développer des territoires et d’intégrer à l’habitat de nouveaux usages tels que le coworking, le télétravail, l’agriculture urbaine ou les jardins partagés. Les centres urbains nécessitent une adaptation de leur morphologie pour accueillir des populations nouvelles, de plus en plus exigeantes et concernées par l’organisation de leur espace de vie.

Quels sont les enjeux majeurs de ces transformations ?
L’adaptation des morphologies urbaines tout en préservant l’identité des villes est l’un des principaux enjeux de la verticalité. Paris est l’exemple même d’une ville qui a su conserver son caractère, bien qu’ayant connu plusieurs phases de surélévation au cours des siècles. L’évolution des techniques constructives et celle de la réglementation sont les deux facteurs à l’origine de nouvelles formes architecturales et urbaines. Tout au long du XXe siècle, le progrès dans ces domaines a favorisé la redécouverte des toits et, plus largement, leur conquête. Ils sont aujourd’hui le nouveau territoire d’innovation programmatique et technique.

Dans de nombreuses villes du monde, la verticalité s’étend au-delà des constructions de logements. Est-ce envisageable en France ?
Les villes françaises n’ont pas cette propension à s’élever dans leurs gènes. On agglomère les périphéries, et les villes se déploient donc de manière horizontale. Cependant, la volonté d’investir coûte que coûte l’espace urbain et l’apparition de nouveaux modes d’habiter invitent à requestionner nos modèles. À l’opposé d’autres pays dans lesquels les tours et l’urbanisme vertical s’affichent comme une stratégie de développement urbain, il nous apparaît plus pertinent en France d’avoir recours à des interventions ponctuelles. C’est le moyen le plus sûr de maîtriser l’intégration urbaine et d’assurer la qualité des espaces à habiter.

Face à la concentration d’habitants et d’activités, la gestion de l’espace est devenue une question prioritaire pour nos villes. Pour éviter l’étalement urbain, les constructions en hauteur, généralement de taille intermédiaire, sont devenues la règle. Nos différents lieux de vie et d’activité ne sont plus seulement disposés les uns à côté des autres, mais aussi les uns au-dessus des autres.

Des villes à plusieurs niveaux

Cet étagement s’applique à de nombreux points d’attraction, comme les centres commerciaux, les entrepôts logistiques ou les centres d’affaires. Les lieux d’intermodalité suivent également cette logique de superposition : gares, stations de métro, aéroports… Pour gérer au mieux leurs flux, l’ensemble de ces points névralgiques de la ville doivent s’appuyer sur des solutions performantes de mobilité verticale. Lorsque celles-ci sont insuffisantes, c’est l’ensemble du réseau de mobilité qui est affecté.

Or, la France est aujourd’hui sous-équipée en ascenseurs. Elle accuse un vrai retard par rapport à ses voisins. Alors qu’en 2015 le taux d’équipement en ascenseurs pour 100 habitants était de 0,76 en France, il était de 1,57 en Italie et de 2,15 en Espagne². Et trop de nouvelles constructions s’envisagent sans ascenseur à l’heure actuelle.

Une profession en phase avec les nouveaux besoins

Pour relever le défi de la ville verticale, la Fédération des Ascenseurs accompagne des solutions de mobilité en cohérence avec les nouveaux usages et l’évolution de notre paysage urbain, en relation avec les pouvoirs publics, les architectes et les associations d’usagers. Pour inspirer les projets de construction ou de rénovation de nos villes, elle assure chaque année depuis 2015 la promotion de réalisations exemplaires à travers l’organisation des Trophées de l’ascenseur. Une initiative qui démontre la capacité de la profession à innover et à proposer toute une palette de solutions pour encourager la mobilité verticale. Chacune des entreprises s’engage par ailleurs massivement dans la R&D. L’objectif : offrir aux citadins plus de confort, de rapidité et de services grâce aux innovations technologiques et au numérique.

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¹ Source : Commissariat général au développement durable – Service de l’observation et des statistiques
² Estimation Fédération des ascenseurs