Confessions d’un ascenseur

À la recherche du lift perdu…

On l’appelle tantôt garçon d’ascenseur ou liftier. Il fait en même temps office de groom ou de bagagiste dans un grand hôtel. Sa mission ? Accueillir les clients et actionner un levier en faisant démarrer la machine qu’il doit arrêter à l’étage demandé. Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust donne une idée de ce métier que la technologie de notre XXIe siècle a fait disparaître sauf rares exceptions. Il brosse le portrait du liftier du Grand Hôtel de Balbec, le citant près de quatre-vingts fois. Il démultiplie les images autour de l’ascenseur, le comparant par exemple à « une cage thoracique mobile qui se fût déplacée le long de la colonne montante ». Confession d’une autre époque : « Le directeur vint lui-même pousser un bouton : et un personnage encore inconnu de moi, qu’on appelait lift (et qui, à ce point le plus haut de l’hôtel où serait le lanternon d’une église normande, était installé comme un photographe derrière son vitrage ou comme un organiste dans sa chambre), se mit à descendre vers moi avec l’agilité d’un écureuil domestique, industrieux et captif. »

Aux antipodes de Marcel Proust qui n’est pas le seul à avoir été fasciné par le métier de liftier, les amateurs de BD ont en tête le personnage de Spirou, imaginé par l’éditeur belge Jean Dupuis et dessiné par Rob-Vel. Vêtu de son célèbre costume rouge, il fait son apparition en 1938, comme groom au Moustic Hôtel. Et parmi nos auteurs de best-sellers, difficile de ne pas évoquer Marc Levy et son roman Une fille comme elle. Cette comédie sentimentale a pour cadre un immeuble new-yorkais de la 5e avenue, qui a la particularité de posséder un authentique ascenseur mécanique nécessitant la présence de Deepak, son dévoué liftier, vestige de tout un art de vivre. Il n’en subsiste d’ailleurs plus que cinquante-trois dans tout New York à être encore actionnés par une manette.

 

Extrait du recueil « Cent Confessions d’un ascenseur ». 

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