Confessions d’un ascenseur

Bla-bla-bla…

Futiles, les conversations d’ascenseur sont parfois aussi creuses qu’embarrassées. En tout état de cause, il est mal aisé d’y tenir salon, sauf lorsqu’on y est contraint. Du «bonjour» au «bonsoir» en passant par le «quel étage ?» ou la variante «vous montez ?», l’ascenseur n’est pas vraiment le lieu où l’on peut briller par l’art de la conversation. Météo, boulot, vacances, enfants… autant de grands classiques abordés entre voisins ou collègues. Si les Français sont 60 % à avoir déjà engagé la conversation avec un inconnu dans un ascenseur, pour d’autres, selon la promiscuité et ses voisins de cabine, c’est un lieu d’inconfort, voire de malaise ! Comparant ce «transport en commun vertical à un révélateur de l’absurde de l’entreprise», le journaliste du Monde Nicolas Santolaria avait titré une de ses chroniques : «L’ascenseur ou le monde du silence». Avec justesse, il décrit un univers «où personne ne se parle mais où tout le monde s’observe, est si fascinant, ses mœurs si peu étudiées, qu’il aurait pu tout à fait servir de territoire d’exploration à Jacques-Yves Cousteau, s’il avait pu y garer sa Calypso. Tout, dans l’ascenseur, semble en effet plus intense. Comme il ne s’y passe rien, les détails vous sautent à la figure avec une force décuplée. Les poils sur les oreilles d’un collègue, la tache de ketchup au retour de la cantine sur un chemisier, le badge de soutien à Jean-Luc Mélenchon, tout semble s’y manifester en surbrillance.» Pour d’autres au contraire, les petites conversations ou small talk qui consistent à parler de tout et de rien, relèvent d’une pratique, sinon d’un outil de management et de networking ! Et si vous optimisiez vos trajets en ascenseur, en devenant un authentique small talker ?

Extrait du recueil « Cent Confessions d’un ascenseur », non destiné à la vente.
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